Il ne se passe pas une semaine sans que les actualités nous rappellent les enjeux climatiques auxquels nous devons tous faire face. De nombreux médias associent la jeunesse à ces actions, mais qu’en pensent les concernés ? Nous avons été à leur rencontre.
« Lors des entretiens, on nous pose systématiquement des questions sur notre politique RSE », témoignent des RH. Et c’est vrai, les jeunes générations se questionnent sur la RSE. Selon elles, en 2023 une entreprise se doit d’avoir des comportements vertueux. La majorité des jeunes rencontrés estiment qu’ils n’intégreront pas une entreprise qui mène des actions aux impacts néfastes pour l’environnement. Néanmoins, ce point ne représente pas l’ultime critère de sélection. Derrière ces interrogations, outre l’intérêt sociétal et écologique, ils questionnent la notion de considération.
Au-delà de la RSE, ce qui les séduira c’est la résonnance avec leurs valeurs et la capacité de l’entreprise à prendre soin de la planète mais aussi, par effet de halo, de leurs collaborateurs.
Depuis plusieurs années, la sensibilisation à l’écologie fait partie de notre quotidien. Cette jeunesse a été élevée dans une ère qui prône les actions vertueuses en faveur de notre planète. Ils ont ainsi développé une conscience écologique plus marquée que n’importe quelle autre génération.
La conscience écologique : oui donc, mais le passage à l’action : pas forcément. C’est en substance ce qui ressort des échanges parfois vigoureux avec ladite génération Z. Un raisonnement qui peut sembler dissonant au regard de ce que nous lisons habituellement. Mais quelles sont les raisons ?
Le paradoxe de la génération Z
Nous avons une jeunesse avec une conscience écologique aiguisée, mais qui est parfois à la source même d’une éco-anxiété liée aux impacts limités de nos actions individuelles. C’est cette même jeunesse qui s’habille chez Zara, dîne chez Burger King et vit avec un IPhone greffé à la main. Un premier paradoxe s’installe donc entre une jeunesse identifiée comme très engagée et, dans la réalité, qui n’agit pas toujours. La majorité des concernés l’explique par une distinction entre la volonté d’agir mais le refus de porter seuls cette responsabilité.
Le monde d’aujourd’hui a été construit par leurs aînés. Ils acceptent donc de prendre part à ce changement en faisant évoluer leurs pratiques afin que cela agisse favorablement sur notre futur, mais ils ne veulent pas être les premiers à se défaire de leurs habitudes. Car ils craignent d’être les seuls à réparer les conséquences des actions de leurs aînés. Ils veulent donc participer à cette urgence corrective dans une logique de collaboration mais aussi de co-responsabilisation.
Face à ce constat, comment valoriser sa stratégie RSE ?
Tout d’abord, l’acronyme « RSE » ne fait pas sens pour la majorité des jeunes actifs, d’autant plus en début de carrière. Toujours dans une volonté d’authenticité, ils favoriseront une description simple et documentée des actions réalisées. Ils observeront, voire vérifieront vos dires et seront attentifs aux discours discordants. Conscient du risque de « greenwashing », ils préféreront des actions simples et un discours juste et authentique à une stratégie RSE parfaite en apparence, mais qui ne résonne pas avec les valeurs et les ambitions de l’entreprise. Cette jeunesse est convaincue que c’est uniquement ensemble, et avec des actions engagées, que nous pourrons construire un futur plus vertueux que celui qui nous est désormais annoncé.
3 conseils pour parler RSE aux plus jeunes
- N’employez pas le terme « RSE » dans vos offres d’emploi. Cet acronyme est peu évocateur pour les jeunes générations, préférez parler simplement de vos actions en la matière.
- Illustrez-les de manière concrète sans les argumenter. Il est important de décrire les actions réalisées avec les preuves sociales de leur impact, plutôt qu’un long discours.
- Choisissez des actions parce qu’elles résonnent avec votre entreprise et votre singularité, le caractère différenciant est perçu comme un point fort.
Marlène Legay
Envie de poursuivre les échanges ?
Marlène Legay est la fondatrice de Vague de Sens (vaguedesens.fr) une entreprise d’études et de conseil spécialisé sur les jeunes générations.
Ses sujets de prédilection ? L’attractivité, l’intégration, la fidélisation et le management intergénérationnel.
Contactez Marlène Legay à l’adresse suivante marlenelegay@vaguedesens.fr
