Éric Rassinoux, P-dg d’Atecmaa Packaging et de Banderoler-eco aime sortir des sentiers battus lorsqu’il s’agit de financer son outil de production. Il est également le pionnier de la location de banderoleuses en France. Il nous livre son retour d’expérience sur le changement de culture qui est en train de s’opérer dans nos usines.
« Mes banques ne sont pas là pour financer mon matériel de production », lance-t-il, un peu provocateur, en introduction. « Je préfère conserver ma capacité d’emprunt pour la construction de bâtiments ou des opérations de croissance externe. »
Pour financer l’achat de machines de découpe laser ou de robots de soudure, Éric Rassinoux a toujours pu compter sur la créativité des constructeurs de machines-outils. Puis, progressivement, il s’est ouvert à la location, suite à une panne de compresseurs : « c’était la catastrophe, plus aucune machine ne tournait. J’ai opté pour un contrat de location en full service pour ne plus jamais revivre ça. »
De fil en aiguille, il en est venu à intégrer la location dans son business model. Ce mode de financement est aujourd’hui utilisé par un tiers de ses clients et ne cesse de progresser. « Les bénéfices sont tellement évidents que de plus en plus d’industriels sautent le pas. C’est un vrai changement de culture, soutenu par les jeunes générations », précise-t-il.
De fait, l’économie d’usage est portée par un ensemble de motivations : fiabilisation de l’outil de production, gestion de l’obsolescence, meilleure adaptation des coûts en phase de prise en main de l’outil, etc. Le leasing apporte aussi de la simplicité dans les processus de décision et offre ses propres avantages sur le plan financier : pas d’endettement au bilan, pas d’avance de TVA…
L’économie d’usage est une économie vertueuse car, dans son sillage, se développe le financement de machines d’occasion, le retrofit. C’est finalement tout un écosystème qui se met en place et qui contribue à allonger la durée d’exploitation des machines.
Au cœur de ce système, des financeurs tels que Corhofi, Leasy ou encore Siemens Financial Services. Tous ont pour principale fonction d’assumer le risque financier, mais chacun d’entre eux développe des spécificités en termes de savoir-faire et de possibilités offertes. Le but est vraiment d’apporter de la simplicité et de la créativité dans les solutions de financement : montant de la valeur résiduelle, progressivité des mensualités, durée d’engagement minimum… sont autant de paramètres sur lesquels il est possible de jouer. « Le financement est un vrai outil d’aide à la vente, qui fait pleinement sens pour les machines de production. Et aujourd’hui, le marché de l’agroalimentaire est tout à fait mature pour ce type d’offres », affirme Mickaël Touboul, Dg délégué de Leasy.
Parler de financement ne devrait donc bientôt plus être tabou. Bien au contraire, cela pourrait contribuer à valoriser les bénéfices liés à l’utilisation d’un nouvel équipement… et peut-être se révéler être un élément différenciant pour les constructeurs français.
GEPPIA