Comment l’inflation a rebattu les cartes dans la restauration

Le 02/10/2024 à 17:08

La hausse des tarifs de la restauration permet d’afficher un chiffre d’affaires en hausse, mais cache une fréquentation qui n’est toujours pas revenue à son niveau de 2019, selon Geco Food service.

L’inflation a rebattu les cartes de la restauration. D’un côté, les indicateurs économiques sont positifs, avec une hausse des dépenses des consommateurs de 2,8 %, au premier semestre 2024, par rapport au premier semestre 2023, a indiqué, le 27 septembre, le Geco Food Service. En 2023, l’ensemble de la restauration commerciale et collective a affiché 83,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. De l’autre côté, l’association a mené une enquête révélant que 59 % des 18 000 consommateurs interrogés trouvent que les prix ont trop augmenté pour eux. « L’inflation a augmenté la sensibilité du consommateur au prix de son alimentation », a indiqué Frédérique Lehoux, directrice générale du Geco Food Service. Ce résultat se reflète dans la fréquentation de la restauration hors domicile qui n’est toujours pas revenue à son niveau de 2019. Au premier semestre de 2024, la restauration fait état de 4,6 milliards de visites en France, contre 5,1 milliards au premier semestre de 2019.

Le segment des fast-food s’essouffle à cause de ses prix, perçus comme trop élevés. Les établissements sont concurrencés par l’offre de la restauration ethnique qui a le vent en poupe, mais aussi de l’offre de boulangerie, dynamique grâce à ses prix accessibles. Le prix du ticket moyen du repas en boulangerie est de 5,60 € en moyenne dans la France entière. Le segment du petit déjeuner regagne lui aussi en dynamisme grâce à son offre accessible. La restauration collective est restée stable grâce à son rapport qualité prix séduisant.

Après des années mouvementées, une quête de stabilité

La restauration et ses fournisseurs sont aujourd’hui en quête de stabilité, après plusieurs années où ils ont navigué à vue à cause du Covid-19 puis de l’inflation. « Les fournisseurs de la restauration ont besoin de visibilité. Ils ne sont que trop souvent la variable d’ajustement. Nous espérons que la nouvelle ministre comprendra notre besoin d’anticipation. Les tarifs doivent être définis six mois à l’avance », appelle Michel Sanson, président du Geco Food Service. Objectif pour les restaurateurs et ses fournisseurs : opérer dans un climat économique adapté.

Valentin Ragot

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