Fin de ligne : le développement des robots multi-tâches

Le 21/10/2024 à 12:01

Contrairement à certaines idées reçues, il est tout à fait possible de rentabiliser un robot avec des cadences faibles, si on lui confie plusieurs tâches. C’est en tout cas la vision que défend Brian Boulanger, P-dg du groupe AB Process / Coaxial Technologie, pour les fins de lignes sur lesquelles il travaille.

Comme il le rappelle, l’encaissage et la palettisation en fin de ligne sont des opérations qu’il faut désormais automatiser. « La pénibilité est telle qu’il devient quasiment impossible de stabiliser une personne sur ces postes. J’ai déjà rencontré des entreprises qui étaient obligées de ralentir leurs cadences de production par manque de personnel en fin de ligne. Avec comme conséquences, des commandes qui ne sont pas prises ou des pénalités pour des retards de livraison. »

Lorsque le manque à gagner est important ou le recrutement impossible, la robotisation s’impose naturellement. Mais dans d’autres cas, la décision d’investissement bute sur la rentabilité. « On peut comparer l’achat d’un robot à l’achat de bande passante : c’est une capacité, ici de travail, vendue à un prix fixe. Cette capacité doit être ramenée au nombre d’heures de fonctionnement du robot, mais aussi au nombre d’opérations réalisées par le robot sur sa plage d’utilisation : moins le robot fait d’opérations à l’heure, plus le coût ramené au carton ou à la palette augmente », précise Brian Boulanger.

La solution est alors de confier plusieurs tâches au robot, pour augmenter le nombre de cycles réalisés. « L’idée est vraiment d’utiliser le robot au maximum, et il y a plusieurs moyens de le faire, » ajoute-t-il. « Un robot peut très bien prendre des cartons, positionner des intercalaires et prendre les palettes sur un même poste. Ou bien réaliser consécutivement l’encaissage et la palettisation. Ou encore prendre et positionner plusieurs produits/objets sur chaque cycle. Si l’on exploite la polyvalence du robot dès la conception de la ligne, on peut même aller plus loin : j’ai l’exemple d’un robot installé dans une usine, qui, avec deux têtes et un système de changement d’outil, est capable d’encaisser des barquettes dans des cartons sur chant ou à plat selon les marchés. Sans cette polyvalence, il y aurait peut-être eu deux postes d’encaissage. »

Face au traditionnel robot cartésien, limité en mouvements, c’est le robot polyarticulé qui s’impose dans les cellules multi-tâches. La performance de ces dernières dépend, quant à elle, en grande partie du savoir-faire de l’intégrateur, de sa capacité à développer des solutions sur mesure, notamment en matière de préhenseurs. Pour Brian Boulanger, « le rôle de l’intégrateur est aussi de minimiser l’encombrement des cellules ; toutes les usines manquent de place. Nous pouvons aussi accompagner nos clients dans leur démarche de responsabilité environnementale. Nous avons, par exemple, conçu une cellule pour former des cartons de récupération pour un client qui souhaitait travailler en mode circulaire. »

Les robots de fin de ligne n’ont pas fini de nous surprendre !

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