PLFSS 2025 : les industriels jugent « incompréhensible » la hausse de la taxe sodas

Le 13/02/2025 à 10:30 par Adrien Cahuzac

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025, finalement adopté le 12 février à l’Assemblée nationale, va entraîner le doublement de la taxe sur les boissons sucrées. Les industriels du secteur, unanimes, jugent cette décision « incompréhensible ». La ministre, Annie Genevard, a également regretté cette hausse de taxe.

Les industriels de l’agroalimentaire espéraient être exemptés d’une nouvelle taxe comportementale. C’est finalement raté. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025 a finalement été adopté le 12 février, après l’échec d’une troisième motion de censure du gouvernement. Il prévoit le doublement de la taxe sur les boissons sucrées, créée en 2012. Elle devrait aller jusqu’à 27 centimes d’euros supplémentaires sur une bouteille d’1,5 l de boisson. « Alors que le Premier ministre affirmait qu’aucun nouvel impôt ne pèserait sur les ménages français, le doublement incompréhensible de la taxe sur les boissons sucrées va à l’encontre de cette volonté », ont dénoncé unanimement dans un communiqué les représentants des producteurs de betteraves sucrières (CGB), les fabricants de sucre (SNFS), les producteurs de boissons (FNB et SBSA), les grossistes en boissons (GHR) et les cafetiers-restaurateurs (UMIH). Selon eux, cela va imposer « 400 millions d’euros de prélèvements supplémentaires aux entreprises, ce qui finira par peser sur le pouvoir d’achat des Français ». « Une telle mesure met en péril l’ensemble de la chaîne de production et de distribution des boissons – de l’amont à l’aval – et fragilise des filières essentielles à l’économie et à la vitalité de nos territoires : la filière sucrière française, les producteurs artisanaux et industriels de boissons, les grossistes en boissons, et le secteur des cafés-hôtels-restaurants », estiment-ils.

Une taxe critiquée aussi par Annie Genevard

Interrogée par RIA, le 3 février, à l’occasion d’une rencontre organisée par l’Association française des journalistes de l’agriculture et de l’alimentation (Afja), la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard s’était alors montré très réservée. « Je pense que c’est une très mauvaise chose, avait-elle alors affirmé. Je le déplore pour plusieurs raisons : cette taxe affecte du producteur jusqu’au transformateur, car ça va absorber les résultats des entreprises. On en fait une ressource budgétaire au motif d’une mesure comportementale. En revanche, j’ai dit aux industriels qu’ils devaient réduire les teneurs en sucre dans leurs productions, car il y a un enjeu de santé. C’est déjà le cas dans les pâtisseries. Et sans doute peuvent-elles l’être encore davantage. »

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