La Feef demande à nouveau au gouvernement une simplification de la loi Egalim et un cadre spécifique préservant les PME-ETI dans les négociations commerciales.
Les années passent et rien n’y change. Les négociations commerciales 2025 se sont achevées le 1er mars, dans un climat de forte tension. Selon un communiqué du 5 mars de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef), « les PME-ETI en ressortent encore plus fragilisés, faute d’avoir pu obtenir un juste prix. 62 % estiment ainsi que l’année 2025 sera pire que l’année 2024 pour leur activité ».
« Malgré une demande d’évolution tarifaire raisonnable de + 3 % en moyenne en début de négociations, pour faire face à la hausse des coûts de production, le premier bilan montre que les industriels PME-ETI ont dû accepter des baisses de tarif entre 0 et - 1 % », estime la Feef, qui rappelle que le nombre de PME-ETI déficitaires a bondi de 19 % à 33 % entre 2018 et aujourd’hui, selon l’étude Banque de France de septembre 2024.
« La complexité et la rigidité des règles encadrant la relation industrie-commerce accentuent le déséquilibre au détriment des PME-ETI et ne permettent pas de créer de la confiance dans les négociations commerciales », insiste la fédération. Dans une lettre ouverte adressée au Premier Ministre François Bayrou le 6 février 2025 et restée sans réponse à ce jour, la Feef alertait sur un cadre législatif trop complexe et inadapté à la réalité des PME-ETI. Elle demande une simplification pour adapter les règles de négociation à la taille des entreprises : la directive européenne sur les pratiques commerciales déloyales de 2019 différencie les fournisseurs en fonction de leur chiffre d’affaires mondial (seuil fixé à 350 millions d’euros). Et de garantir un cadre économique viable aux PME-ETI, pour leur une meilleure visibilité et un juste prix.
« Il est urgent d’adapter et de simplifier la réglementation en commençant par le respect du tarif des fournisseurs PME-ETI pour que nos entreprises puissent continuer à exister et à innover. La durée de négociations est également à revoir : nous ne pouvons pas passer un quart de l’année à négocier ! », a souligné Léonard Prunier, président de la Feef, dans le communiqué de la fédération.