Sous la houlette de son nouveau directeur général, Laurent Freixe, le groupe suisse Nestlé prévoit de filialiser ses activités d’eau et de boissons haut de gamme, de renforcer les investissements dans la publicité et le marketing, tout en lançant un plan de réduction de coûts.
Trois mois après son arrivée aux commandes du groupe Suisse, le Français Laurent Freixe a dévoilé, le 19 novembre, aux investisseurs, son plan stratégique afin d’améliorer la croissance et la rentabilité du géant mondial. L’objectif est de regagner des parts de marché et d’augmenter les volumes de ventes dans un contexte économique difficile.
Parmi les principales mesures phares, le groupe prévoit de séparer son activité eaux et boissons prémium au sein d’une nouvelle filiale, à partir du 1 er janvier 2025. Une décision qui pourrait ouvrir la voie à un désengagement éventuel, à terme. Nestlé avait déjà cédé en 2006 la fabrication et la commercialisation de ses produits laitiers en Europe à une société détenue à 60 % par Lactalis et à 40 % par Nestlé. Dix ans plus tard, il avait créé, dans la même optique, une coentreprise (Froneri) pour ses glaces, avec le Britannique R&R. Plus récemment, le groupe s’est délesté de son activité européenne de pizzas surgelés, en 2023, à la suite du scandale sanitaire de Buitoni en France.
Autre décision du plan de Laurent Freixe : les investissements dans la publicité et le marketing seront portés à 9 % des ventes totales d’ici fin 2025 pour soutenir la croissance, contre 7,7 % en 2023. Le groupe souhaite soutenir en particulier ses marques phares, telles que Nescafé et les soupes instantanées Maggi. « Pour que nos marques s’imposent sur le marché, nous devons investir », a insisté Laurent Freixe.
La marque de biscuits au chocolat KitKat a d’ailleurs signé récemment un accord de parrainage mondial avec la Formule 1, tandis que le budget marketing de la marque a été augmenté de près de 20 %, cette année.
Un plan d’économies de 2,7 Mds€
Le n°1 mondial de l’agroalimentaire prévoit, par ailleurs, des économies d’au moins 2,5 milliards de francs suisses (2,67 milliards d’euros) d’ici à la fin de 2027, en plus des réductions de coûts déjà en cours d’environ 1,2 milliard de francs.
« Notre plan d’action améliorera également notre manière d’exercer nos activités, nous rendant plus efficaces, plus réactifs et plus agiles. Nous pourrons ainsi offrir de la valeur à toutes nos parties prenantes », a déclaré Laurent Freixe, dans un communiqué du groupe.
À moyen terme, Nestlé prévoit une croissance organique de plus de 4 % dans un environnement opérationnel normal et une marge bénéficiaire sous-jacente de 17 %, contre une croissance organique des ventes d’environ 2 %, attendue en 2024.
Adrien Cahuzac