La présence de nouvelles bactéries pathogènes dans les bouteilles de Perrier de 75 cl et de germes dans des bouteilles de 50 cl met à mal la marque Perrier. Le préfet du Gard pourrait prononcer l’arrêt de la dénomination « eau minérale naturelle » pour Perrier.
Le navire Perrier continue de prendre l’eau. La cellule investigation de Radio France a publié, le 18 avril, de nouvelles informations mentionnant la présence de « bactéries pathogènes de l’intestin (entérobactéries) » dans des bouteilles Perrier de 75 cl produites dans l’usine de Vergèze (Gard). Un nouvel épisode qui a entraîné l’arrêt d’une ligne de production et le blocage d’environ 300 000 bouteilles. Plusieurs centaines de milliers d’autres bouteilles de 50 cl sont aussi bloquées en raison de la détection de germes revivifiables au-dessus des seuils réglementaires, indiquant possiblement une contamination bactériologique. C’est un nouveau coup dur pour Nestlé Waters qui avait déjà dû faire face, en avril 2024, à un épisode de contamination par des bactéries fécales. En janvier, Radio France et Le Monde avaient dévoilé les pratiques de traitement des eaux de l’entreprise, entraînant une amende de 2 millions d’euros.
Risque de disparition de Perrier
Nestlé tente de calmer le jeu, assurant qu’il s’agit de « simples mesures internes de gestion de la qualité, indépendantes de la qualité de l’eau au forage » et que « tous les produits mis sur le marché sont sûrs ». L’ARS (Agence Régionale de Santé) d’Occitanie indique cependant que le géant n’a pas respecté le code de la santé publique. La raison : il a mis trop de temps à prévenir des présences suspectes des bactéries dans ses produits.
La publication de ces informations ne joue pas en faveur de Nestlé Waters. En effet, Jérôme Bonet, préfet du Gard, se prononcera, ces prochains jours, sur l’avenir de la marque. Radio France indique néanmoins que l’ARS d’Occitanie a demandé au préfet de retirer à Perrier le label « eau minérale naturelle ». La marque pourrait ainsi disparaître du paysage des eaux minérales naturelles, estime la cellule investigation de Radio France. Elle pourrait en revanche continuer à exister sous d’autres formes.
Valentin Ragot