Les menaces de taxation sur le sucre dans les aliments transformés dans le cadre du PLFSS inquiètent les industriels de l’agroalimentaire, à commencer par les brasseurs et les fabricants de sodas.
Les débats parlementaires sur de possibles nouvelles taxes sur les produits sucrés transformés dans le cadre du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) 2025 continuent de susciter de vives réactions chez les industriels. Alors que la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, se disait favorable, dans un entretien à La Tribune paru le 27 octobre, à une taxation des sucres transformés, la Commission des affaires sociales a voté pour doubler la fiscalité sur la bière. Les députés veulent mieux lutter contre les addictions et les maladies chroniques. Ils veulent ainsi taxer la teneur en sucre des produits alimentaires transformés, dont les bières.
Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir Brasseurs de France, dans un communiqué publié le 24 octobre. « C’est un coup de massue pour toutes les brasseries et le secteur dans son ensemble, notamment les cafés, hôtels et restaurants déjà fragilisés », regrette la fédération. Brasseurs de France appelle les députés à ne pas voter ces amendements, qui pourraient « compromettre la viabilité économique des acteurs du secteur brassicole sur l’ensemble du territoire ». Les augmentations des taxes pourraient rapporter à l’État plus d’un milliard d’euros si elles sont votées. La filière représente 2 500 brasseries pour 130 000 emplois.
De son côté, le Syndicat des boissons sans alcool (SBSA) a réaffirmé, le 29 octobre son opposition à une augmentation des taxes sur les boissons sucrées. Le syndicat demande solennellement à la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq à être reçu au même titre que les représentants des autres industries agroalimentaires.
Le SBSA a dénoncé « l’incohérence des propos de la ministre » tenus dans le cadre des discussions du PLFSS qui « relèvent du deux poids, deux mesures ». La ministre a affirmé le 29 octobre que « plutôt que de vouloir systématiquement taxer », elle préfère « essayer de convaincre pour aller vers des recettes utilisant beaucoup moins de sucre ». Cependant, la ministre a indiqué dans le même temps, être favorable « à la modification de la taxe sur les sodas pour qu’elle soit plus simple et plus contraignante pour les industriels ». « Pourquoi une taxe sur le sucre qui, selon la ministre, ne fonctionne pas sur l’ensemble d’un secteur, fonctionnerait sur les boissons sucrées qui ne représentent pourtant que 4 % des apports en sucre journaliers des Français ? », interroge le SBSA.
Valentin Ragot