Le géant français des légumes transformés a vu son résultat net poursuivre sa baisse sur son premier semestre 2023-2024, pour représenter aujourd’hui moins de 0,5 % du chiffre d’affaires total. Toujours confronté à une inflation qui pèse sur ses activités, le groupe priorise le redressement de ses performances.
La baisse du résultat net se poursuit pour Bonduelle. Le géant des légumes surgelés et en conserve a indiqué le 1 er mars avoir réalisé 4,5 millions d’euros de résultat net sur le premier semestre de l’exercice 2023-2024 (- 77,4 % sur un an). Cette somme correspond à 0,4 % de son chiffre d’affaires total, qui s’établit à 1,213 milliard d’euros, contre 1,243 milliard sur le premier semestre de l’exercice précédent. Si celui-ci diminue de 2,4 % en données publiées, il est pourtant en hausse de 4,5 % en données comparables. « Notre activité est en croissance, et les résultats de ce premier semestre sont en lice avec nos annonces d’octobre 2023 », a assuré Xavier Unkovic, directeur général de Bonduelle. Le géant français espère atteindre un chiffre d’affaires compris entre 2,5 et 2,53 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’exercice 2023-2024.
L’inflation pèse, notamment aux États-Unis
L’inflation pèse sur le groupe. Les hausses tarifaires n’ont compensé que partiellement la baisse de 2,1 % des ventes volume sur ce premier semestre. Aux États-Unis, Bonduelle affiche un recul de 8 % des ventes de ses produits frais, son activité majoritaire. Cette baisse atteint 12 % pour les MDD, qui comptent pour plus de 50 % de ses volumes de production américains. « Contrairement à la France, aux États-Unis, l’inflation profite aux marques et pèse sur les MDD. Nous développons nos marques américaines, mais cette hausse n’est pas suffisante pour compenser les baisses des ventes des marques de distributeur », a détaillé Xavier Unkovic.
Bonduelle a indiqué que la déflation n’interviendra qu’à partir d’octobre 2024 et pourrait se poursuivre jusqu’en octobre 2025, afin d’amortir des coûts de production qui étaient, au moment des récoltes, très élevés. « Aujourd’hui, nous avons encore besoin de revalorisations tarifaires », a souligné Xavier Unkovic. En France, le groupe a bouclé les négociations commerciales avec des hausses de tarifs de 0,7 % sur les prix de ses produits frais et de + 1,7 % sur les prix de ses conserves.
L’effondrement du rouble (la Russie pèse 5 % du chiffre d’affaires global du groupe) et la diminution du dollar ont par ailleurs pesé sur les performances financières de l’entreprise. « Ces taux de change défavorables nous ont fait perdre 86 millions d’euros », a précisé Grégory Sanson, directeur financier de Bonduelle.
Un redressement à venir
« Il est nécessaire de poursuivre notre modernisation et le redressement de notre rentabilité », a lancé Xavier Unkovic. Pour cela, Bonduelle va continuer à allouer une enveloppe d’environ 85 millions d’euros par an dans ses outils industriels, notamment dans la digitalisation. Plus de 40 % des investissements concerneront l’optimisation de la productivité du groupe, en s’équipant d’outils modernes tels que des trieuses optiques, mais aussi à la sécurité de ses employés. Le reste sera consacré à la maintenance.
Valentin Ragot