La 26e édition du CFIA se tiendra du 14 au 16 mars, à Rennes. Ce rendez-vous majeur des acteurs de l’agroalimentaire a fait le plein de nouveautés pour apporter des réponses pertinentes aux défis qui attendent les industriels.
Hausse des coûts de l’énergie, tension sur les matières premières, urgence écologique et climatique, difficulté de recrutement, pression de la menace cyber sur les outils de production… Si l’industrie agroalimentaire à souvent dû faire face à des crises dans le passé, le nombre de défis à relever aujourd’hui apparaît inédit. Après les années houleuses du Covid, les entreprises peinent à naviguer entre ces écueils, en quête de solutions. Dans ce contexte, le Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire (CFIA), événement majeur du secteur qui se tiendra du 14 au 16 mars à Rennes (Ille-et-Vilaine), s’est donné pour mission d’épauler les industriels dans cette recherche. Les organisateurs du salon se sont fixés comme objectif d’identifier les défis actuels et à venir, et d’apporter des solutions concrètes.
« C’est un événement résolument tourné vers les solutions d’avenir, explique David Luche, responsable communication et marketing en charge du CFIA chez GL Events. Toutes les activités des industries agroalimentaires (IAA) seront représentées pour montrer que des solutions peuvent être trouvées sur l’ensemble de la chaîne de valeur ».
Les exposants au rendez-vous
Comme lors des précédentes éditions, les exposants seront regroupés en trois domaines, jugés « complémentaires » par les organisateurs : l’activité « ingrédients et PAI (produits alimentaires industriels), le secteur des équipements et des procédés, et enfin les solutions d’emballages et de conditionnements. Ces domaines rassembleront respectivement 324, 817 et 459 exposants. Avec 1 600 exposants au total, pour une surface réservée de 44 000 m², l’édition 2023 du CFIA affiche donc complet. Le salon accueillera 300 nouvelles entreprises.
À côté de l’espace d’exposition, des cycles de conférences seront organisés pendant les trois jours. Près de 40 de ces dernières seront animées par des experts locaux et nationaux et permettront de s’informer et de débattre sur les enjeux du moment ou à venir. La recyclabilité des emballages, l’amélioration de la traçabilité et de la sécurité sanitaire, l’automatisation des opérations de maintenance ou encore la relocalisation des approvisionnements d’ingrédients seront autant de thèmes abordés. « Pour renforcer la pertinence de ce cycle de conférences, nous avons choisi, pour cette nouvelle édition du CFIA, de mettre en place des matinées thématisées », souligne Clément Brunetta, chargé de communication chez GL Events. Le début de journée du 14 mars sera consacré à la règlementation, notamment sur le volet de l’emballage, avec pour objectif de transformer ces contraintes en opportunités de croissance. La matinée du mercredi 15 sera consacrée, quant à elle, à l’outil industriel, en mettant en avant l’Usine Agro du Futur (voir encadré). Une question se trouve au cœur de cette présentation : « comment concilier sobriété et performance ? » Enfin, le 16 mars sera dédié à l’approvisionnement local en ingrédients.
Lutter contre la pénurie de main d’œuvre
Autre temps fort de cette nouvelle édition, l’événement inédit « Food Talent » marque l’ambition du CFIA de soutenir les filières dans le recrutement de leurs compétences. Il se déroulera le jeudi 16 mars, en collaboration avec l’ABEA (Association bretonne des entreprises agroalimentaires) et aura pour objectif de valoriser les métiers et l’attractivité de la filière. « Nous avons identifié cinq catégories de métiers en tension que nous pousserons lors de l’événement : production, maintenance, R&D, qualité et environnement, explique Clément Brunetta. Par ailleurs, Food Talent disposera de quatre pôles pour faciliter les échanges. Il y a aura un espace job dating, ateliers métiers, organismes de formation et enfin un espace ludique avec des activités en réalité virtuelle. » Des écoles d’ingénieurs et des organismes de formation seront présents. L’événement est également ouvert aux collèges et lycées pour faire découvrir les métiers de l’agroalimentaire aux élèves.
Sur le salon, un espace sera dédié pour la première fois aux solutions d’écoconception. Baptisé 3R Packaging solutions, ce village d’exposants permettra de découvrir des emballages innovants répondant aux enjeux des 3R (réduire, recycler, réutiliser). Dix sociétés seront présentes. Des pitchs seront organisés durant les trois jours, animés par l’expert du packaging, Fabrice Peltier.
Les défis du 4.0
Enfin, dernière nouveauté de l’édition 2023, un village cybersécurité sera présent dans le Hall 7. Une dizaine de sociétés et start-ups spécialisées en cyberprotection présenteront leurs solutions pour sécuriser les chaînes de production. « Notre objectif est de sensibiliser les industriels de l’agroalimentaire sur la menace cyber, souligne David Luche. Des animations seront organisées sur cet espace dans ce sens. »
La société organisatrice espère dépasser cette année la barre des 20 000 visiteurs, soit une progression de 11 % par rapport à l’édition 2022 qui avait rassemblé 18 000 professionnels. Même si ce chiffre demeure en dessous du niveau atteint en 2019, avant la crise sanitaire, avec 22 000 visiteurs, GL Events estime que le positionnement du salon les grands défis industriels a permis aux échanges de gagner en qualité pour aboutir à des solutions concrètes. Preuve que les grands salons professionnels sont plus que jamais des guides indispensables aux filières.
L’usine agro du futur vise la sobriété
Alors que les industriels travaillent de plus en plus à concilier économies et performance, le rendez-vous Usine Agro du Futur du CFIA 2023 veut proposer aux visiteurs de découvrir « des technologies spécifiques et pragmatiques ». Six îlots thématiques permettront d’accéder à de l’expertise et d’échanger sur des solutions innovantes et concrètes. Cinq espaces seront dédiés à des points précis : efficacité énergétique, optimisation de l’usage de l’eau, prévention des TMS, traçabilité et sécurité alimentaires, réutilisation des déchets et consignes. Un dernier îlot sera consacré au CEA Tech Bretagne, qui mettra en avant ses outils développés pour l’agroalimentaire (capteurs d’odeurs, analyse microfluidique, ou encore microscope de suivi des micro-organismes). Au total, l’espace Usine Agro du Futur rassemblera dix démonstrateurs et vingt entreprises ou structures d’accompagnement. Il sera possible d’observer un système d’analyse de la performance énergétique pour un manège à crêpes mis au point par la société Build Data ou encore de découvrir une micro-NEP fonctionnant avec le logiciel d’optimisation du nettoyage développé par Boccard.
Alexandre Couto