La Fict alerte encore sur l’effondrement des marges des entreprises du secteur, en s’appuyant sur des données de la Banque de France. La filière attend beaucoup des négociations à venir début 2024.
La filière charcuterie française ne sort pas la tête de l’eau. En s’appuyant sur les chiffres de la Banque de France, la Fédération des industriels de la charcuterie-traiteur (Fict) appelle une nouvelle fois à la responsabilité des distributeurs devant la situation de crise que traversent les fabricants de charcuterie (lire l’article Pourquoi les industriels de la charcuterie et du lait ne veulent pas baisser leurs prix ). Le taux de leur marge nette a atteint seulement 1,1 % en moyenne sur le premier semestre 2023, soit une baisse de 42 % sur un an. En 2022, elle affichait déjà une diminution de 60 % sur l’ensemble de l’année. Les entreprises comptant plus de 250 salariés ont même vu leur marge nette chuter de 108 % pour atteindre un taux négatif de - 0,2 % sur l’année civile 2022, alarme le syndicat.
Sur le premier semestre 2023, 20 entreprises du secteur ont mis la clé sous la porte. Plusieurs autres entreprises ont fermé ou annoncé la fermeture de sites de production. La Banque de France ne prévoit pas une inversion de la tendance pour fin 2023 et même début 2024, bien au contraire. Les fabricants attendent beaucoup des négociations 2024 et espèrent que la grande distribution couvrira les hausses des coûts de production pour que les importations ne prennent pas le pas sur la production nationale.
Valentin Ragot