Le géant mondial du lait publie des résultats annuels 2023 en amélioration par rapport à 2022, mais avec une rentabilité qualifiée de « faible », selon son président, Emmanuel Besnier. Le groupe a par ailleurs maintenu sa stratégie d’investissements en France et d’acquisitions, notamment au Canada et au Brésil.
C’est mieux, mais pas encore suffisant. Le groupe mayennais Lactalis peine toujours à retrouver son niveau de rentabilité d’avant la période inflationniste. Le numéro un mondial du lait a publié le 18 avril un chiffre d’affaires 2023, en croissance de 4,3 %, s’établissant à 29,5 milliards d’euros. « Tiré par une croissance organique prometteuse, Lactalis se maintient parmi les dix plus importantes entreprises agroalimentaires mondiales », indique-t-il dans un communiqué. La France demeure le principal marché du groupe, suivie par les États-Unis, le Canada, l’Italie et le Brésil. De son côté, le résultat net ressort à 428 millions d’euros, contre 384 millions un an plus tôt, soit 1,45 % du chiffre d’affaires (versus 1,36 % en 2022). Il est en légère progression mais ne retrouve pas son niveau d’avant la période inflationniste, reconnaît le groupe.
Malgré un contexte mondial imprévisible, marqué par une inflation persistante et l’érosion des cours mondiaux, Lactalis a continué à investir dans ses métiers, avec plus de 920 millions d’euros pour développer des nouveaux produits, moderniser ses usines et réduire son impact environnemental, contre 750 millions d’euros un an plus tôt. Le groupe a notamment finalisé la modernisation de sa fromagerie Camembert Président à Domfront en Normandie, et a particulièrement développé ses investissements au Canada, ainsi qu’aux États-Unis. Les produits laitiers continuent de se développer sur le continent européen, où Lactalis poursuit ses investissements, comme en Belgique, Italie, Grèce et Roumanie, et sa croissance externe dans le secteur des fromages sous signe de qualité, avec l’acquisition de l’entreprise italienne Ambrosi. La France demeure le principal marché du groupe, suivie par les États-Unis, le Canada, l’Italie et le Brésil. Sur un continent américain prometteur, Lactalis a continué de consolider l’arc transatlantique, avec des acquisitions stratégiques réalisées en 2023, telles que celles de Marie Morin Canada et de DPA (Dairy Partners of America) au Brésil.
150 millions consacrés à la décarbonation
Sur le plan environnemental, Lactalis a accéléré sa feuille de route pour atteindre les objectifs fixés en matière de réduction de ses impacts, en priorisant la lutte contre le changement climatique. En 2023, le groupe a investi plus de 150 millions d’euros dans la décarbonation de son outil industriel et a atteint une réduction de 15,6 % de l’ensemble de ses émissions de scope 1 et 2 en valeur absolue, par rapport à 2019 (avec un objectif de - 25 % d’ici à 2025). Lactalis a également poursuivi son engagement en faveur d’une économie circulaire : à date, 83,8 % de ses emballages sont conçus pour être recyclables (nous atteindrons 100 % en 2025).
« Dans une année 2023 marquée par l’inflation, ses conséquences sur le pouvoir d’achat et des cours internationaux défavorables, la rentabilité du groupe est restée faible. Néanmoins, dans ce contexte difficile, les équipes de Lactalis ont maintenu le cap de la croissance rentable et responsable. Fidèles à notre raison d’agir, nous sommes résolument tournés vers l’avenir, animés par notre passion collective pour les produits laitiers et la transmission de nos savoir-faire », souligne Emmanuel Besnier, président du groupe Lactalis.
Adrien Cahuzac