Une deuxième récolte faible consécutive, des stocks et des réserves d’eau au plus bas, des cours qui explosent : les temps sont durs pour la filière huile d’olive.
Une production très faible d’huile d’olive pour la deuxième année consécutive. Après une récolte mondiale 2022 -2023 estimée à 2,5 millions de tonnes, la saison 2023-2024 ne s’annonce guère mieux, rapporte la Fédération de l’industrie et du commerce des huiles d’olives de France (Fedico) dans un communiqué du 20 novembre. Près de 2,6 millions de tonnes d’huile d’olive sont attendues, alors que la production entre 2018 et 2022 était comprise entre 3 et 3,4 millions de tonnes. La récolte mondiale 2023-2024 reste inférieure de 16 % à la moyenne des cinq dernières années. En cause : l’huile d’olive européenne, dont les volumes reculent de 25 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années, à cause des fortes chaleurs printanières en Espagne. Le premier producteur mondial voit de nouveau ses volumes récoltés s’effondrer (- 50 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années). La production d’huile d’olive hors Europe reste quant à elle très stable.
Ces mauvais chiffres menacent la filière qui voit en parallèle une consommation mondiale globalement soutenue. Les stocks mondiaux sont historiquement bas, estimés à 412 000 tonnes, contre 660 000 tonnes en moyenne. Résultat : les cours explosent depuis 2022. L’huile d’olive a atteint, en octobre 2023, 8,11 € le kilo, contre 3,36 € en janvier 2022. « L’année 2024 s’annonce très préoccupante. Les niveaux de réserves d’eau sont historiquement bas pour la saison, accentuant le risque de mauvais états des oliviers espagnols pour leur floraison et pour la récolte 2024-2025 », détaille la Fedico dans son communiqué.
Valentin Ragot