La Fédération des entreprises de la charcuterie et du traiteur (Fict) alerte sur la situation de ses entreprises membres : 17 seraient déjà en situation de défaillance économique en raison de la hausse du prix des pièces de découpe de porc et de l’énergie et de la pression des distributeurs. « Après avoir flambé en 2022, le prix des pièces de découpe de porc, qui représente plus de 50 % des coûts de fabrication, a de nouveau augmenté de 15 à 20 % depuis le début de l’année, pour la plupart des pièces », explique la Fédération. Par ailleurs, la baisse amorcée des prix de l’énergie en ce début d’année ne s’applique pas aux contrats signés par nos entreprises l’année dernière au moment où les prix étaient extrêmement élevés.
Selon un récent sondage de la Fict, les entreprises françaises de charcuterie prévoient une dégradation significative de leur situation financière sur le 1er semestre 2023, avec une dégradation de leur trésorerie entre - 20 % et - 75 % et un résultat d’exploitation en baisse de plus de la moitié et même négatif pour plusieurs entreprises. En conséquence, les entreprises seraient contraintes d’envisager une réduction des effectifs pour 75 % d’entre elles et une réduction des volumes de production pour 73 % d’entre elles.
« Nous plaidons pour que les coûts subis par nos entreprises puissent être légitimement répercutés et demandons aux distributeurs de diminuer leur marge, historiquement élevée sur la charcuterie, pour assurer la viabilité des entreprises de charcuterie traiteur et préserver le consommateur. C’est également une nécessité pour assurer la pérennité de la filière, puisque 75 % de la production nationale porcine est destinée à la charcuterie », plaide Martine Leguille-Balloy, présidente de la Fict, dans un communiqué.
F. B.