Selon une récente enquête commandée par l’Ilec à EY, les groupes internationaux de la grande consommation craignent le climat des affaires en France. Ils envisagent de diminuer de 4 % leur présence dans l’Hexagone dans les prochaines années.
Championne de l’attractivité des investissements étrangers pour la quatrième année consécutive tous secteurs confondus, la France semble moins attirer dans l’agroalimentaire et la grande consommation. C’est ce qui ressort d’une étude commandée par l’Institut de liaison des entreprises de consommation (Ilec) à EY auprès de 43 entreprises adhérentes de l’Ilec.
Les dirigeants du secteur de la grande consommation estiment que la France est moins attractive que d’autres pays européens en raison de la mauvaise qualité des relations commerciales, le coût du travail, la lourdeur des procédures administratives, l’instabilité du cadre législatif et règlementaire et le climat social.
Dans l’ensemble, les entreprises interrogées lors de l’enquête, estiment que leur présence industrielle ou tertiaire en France va diminuer de 4 % dans les prochaines années. Parmi les principales raisons qui poussent les groupes à réduire leur présence en France, sont invoquées à 72 % le niveau des marges et à 61 % la qualité des relations commerciales. Une entreprise sur six, française ou étrangère, envisagerait des fermetures de sites de production dans les trois prochaines années. Quatre sur dix déclarent que leur maison mère a refusé un projet d’investissement en France ces cinq dernières années, en raison du niveau des marges, du climat social et politique et du coût du travail.
« L’attractivité de la France auprès des maisons mères s’est nettement affaiblie, ce qui génère de véritables risques de fermeture de sites et empêche la France d’attirer davantage d’usines et de centres de R&D », souligne Marc Lhermite, senior partner chez EY.
Pour Richard Panquiault, le président de l’Ilec, « les résultats du baromètre et de l’enquête EY soulignent la nécessité de travailler sur des fondamentaux à même d’endiguer une perte d’attractivité de la France dans un secteur qui représente 2 % du PIB. Il devient urgent de retisser le lien entre l’industrie des produits de grande consommation et la France, en résorbant les éléments grevant la compétitivité de nos entreprises. »
Adrien Cahuzac