La production de foie gras devrait progresser de 20 % cette année en France, notamment grâce à la vaccination des palmipèdes. Mais la vaccination a entraîné la fermeture de certains marchés à l’export comme le Japon.
La production de foie gras de canards devrait atteindre plus de 9 800 tonnes en 2023, en augmentation de 20 % par rapport à 2022, s’est félicité, le 19 octobre, Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). En l’espace de dix ans, la production a quasiment chuté de moitié, sous l’impact de plusieurs épisodes successifs d’Influenza aviaire.
Depuis le mois d’octobre, la vaccination dans les élevages de plus de 250 canards, est devenue obligatoire, pour tenter d’enrayer sa propagation, soit un coût global de 100 millions d’euros, pris en charge à 85 % par l’État. À ce jour, 10 % des canards ont été vaccinés, selon le Cifog. La France fait figure de pionnière mondiale dans cette démarche. Les professionnels espèrent que cela permettra à la filière de repartir de l’avant.
Pourtant, certains pays importateurs ne voient pas d’un bon œil cette vaccination des palmipèdes. Le Japon, premier marché à l’export du foie gras hors de l’Union européenne, a suspendu toutes ses importations du fait de la mise en place de la vaccination. Traditionnellement, l’export représente de 10 à 15 % des volumes commercialisés et 100 à 120 millions d’euros en valeur selon le Cifog. La balance commerciale avait, elle, connue son plus haut pic, à 55 millions d’euros, en 2015. « Nous travaillons avec les autorités japonaises et faisons preuve de pédagogie. Nous avons bon espoir de leur faire comprendre et accepter notre démarche », a expliqué, le 24 octobre, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et la Souveraineté alimentaire, lors d’une rencontre organisée par l’Association française des journalistes de l’agriculture et de l’alimentation (Afja).
Adrien Cahuzac