Les consommateurs ne boudent plus les conserves et les boîtes en métal, selon une récente étude consommateur à l’initiative d’Eviosys.
Autrefois considéré comme désuet et peu pratique, l’emballage métallique pourrait faire son retour en grâce. C’est en tout cas ce que suggère les résultats d’une enquête réalisée par Focaldata, pour la société Eviosys, ancienne filiale européenne de Crown Holdings, diffusés le 18 octobre. Ce sondage, réalisé auprès de 2 000 consommateurs européens répartis entre la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne, l’image positive de ces emballages notamment sur le plan de l’impact environnemental. En France, 87 % des personnes interrogées seraient ainsi plus enclines à acheter un produit conservé dans un emballage métallique. Le recyclage à 100 % de l’acier et de l’aluminium fait partie des critères mis en avant.
Lutter contre la pollution plastique
Selon l’analyse d’Eviosys, ces résultats peuvent s’expliquer par une forme de rejet de plus en plus important en Europe des emballages plastiques. « Parmi les consommateurs qui ont été interrogés, 75 % estiment que les entreprises devraient faire davantage pour lutter contre la pollution plastique, souligne Olivier Aubry, directeur commercial d’Eviosys. 58 % disent même éprouver une frustration lorsqu’ils sont confrontés à des emballages en plastiques en faisant leurs courses. » Un sentiment qui est à rapprocher du faible taux de recyclage de ces emballages en France : selon l’éco-organisme Citeo, seuls 30 % des emballages plastiques font l’objet d’une valorisation matière. En comparaison, les emballages en acier ou en aluminium collectés sont recyclés à 100 %. Par ailleurs, ces matériaux peuvent être recyclés à l’infini, selon Olivier Aubry : « contrairement aux plastiques qui se dégradent au fur et à mesure des recyclages, il n’y a aucune différence entre un acier recyclé et un acier vierge », argumente-t-il.
Un secteur qui change son image
Pendant longtemps, les emballages métalliques n’étaient pas exempts de défauts. Il y a quelques années, ils étaient même pointés du doigt à cause du bisphénol A qui composait les vernis à l’intérieur des boîtes de conserves. Une substance identifiée en tant que perturbateur endocrinien. Selon Olivier Aubry, les contraintes réglementaires dans ce domaine ont poussé les fabricants d’emballages à trouver des produits de substitution performants. Autre point négatif : l’empreinte carbone des process. Eviosys assure être en contact avec les principaux fournisseurs d’aciers et d’aluminium pour réduire les émissions de CO2 et l’entreprise s’est fixé pour objectif de réduire son empreinte carbone de 20 % d’ici 2027 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Alexandre Couto