Quatre interprofessions agricoles contestent vivement la conclusion du Mercosur, et appellent les pays opposés à faire valoir leur droit de véto.
« Un affront grave », « un passage en force anti-démocratique », « aucun sens », « une attaque sans précédent envers l’agriculture européenne ». Via leurs interprofessions Interbev, Anvol, AIBS et Intercéréales, les filières agricoles françaises ont employé des termes forts pour dénoncer, dans un communiqué publié le 9 décembre, la conclusion de l’accord commercial avec le Mercosur, signé le 6 décembre par Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Toutes redoutent que ce texte ouvre la porte aux importations de produits alimentaires aux prix cassés par rapport aux produits européens et issus de modèles de production non conformes aux standards du Vieux Continent. « La Commission européenne désavoue son propre engagement environnemental au profit des intérêts concurrents de l’Europe, en rupture totale avec les attentes de ses consommateurs », regrettent les filières.
Elles soulignent ne pas comprendre la conclusion du Mercosur alors que la France, la Pologne, l’Autriche, l’Irlande, les Pays-Bas et l’Italie avaient exprimé leur opposition. Interbev, Anvol, AIBS et Intercéréales appellent le président de la République, Emmanuel Macron, et les représentants des pays contre le Mercosur à « faire valoir expressément leur droit de véto légitime pour défendre fermement les intérêts agricoles européens ».
L’accord de libre-échange doit néanmoins être validé par tous les États membres avant d’être définitivement appliqué. Les filières redoutent dorénavant une application temporaire par la Commission Européenne en attendant la ratification.
Valentin Ragot