Pointé du doigt dans deux affaires coup sur coup sur les pratiques observées dans certaines de ses usines, le groupe présidé par Emmanuel Besnier réagit auprès de RIA et reconnaît que certaines situations ne sont pas normales et « doivent changer ».
Nouveau coup dur pour Lactalis concernant le respect des règles d’hygiène dans ses usines. À quelques jours d’intervalle, le numéro un mondial du lait s’est vu mettre en cause par deux fois. Le 27 octobre, l’émission de France 2, Envoyé Spécial pointait des manquements aux règles d’hygiène dans l’usine de Vallet (Loire-Atlantique). Une journaliste qui s’était introduite en caméra cachée montrait l’absence de lavements des mains pour un employé, des blouses sales portées par les salariés et une rupture de la chaîne du froid sur certains produits. « Nous préférerions qu’une journaliste qui vient durant trois semaines dans nos usines en caméra cachée ne trouve pas cela. Nos usines doivent être parfaites. On doit toujours s’améliorer. Qu’il y ait, ne serait-ce qu’une seule personne qui ne se lave pas les mains, et une tenue de travail comme celle qui a été montrée, est quelque chose d’inacceptable », a réagi auprès de RIA, Thierry Clément, le directeur des opérations du groupe Lactalis. Suite à ce reportage, le groupe affirme avoir immédiatement mis en place une campagne de rappel des procédures et de leur caractère obligatoire dans toutes ses usines en France comme à l’étranger. « Il est important que les règles soient respectées partout dans nos établissements. Ce sont des règles d’hygiène de base dans l’agroalimentaire. Que l’on ait encore des personnes qui n’ont pas compris cela, ce n’est pas normal et cela doit changer », nous explique Thierry Clément. « Ce n’est pas à la hauteur de qui nous sommes et qui nous voulons être. Nous devons être intransigeants et continuer à nous améliorer encore », poursuit-il.
« Des rapports vieux de quatre à huit ans »
Quelques jours plus tôt, le 24 octobre l’association Disclose avait révélé de son côté avoir obtenu plusieurs documents émanant de la DGCCRF pointant des manquements dans les règles d’hygiène de plusieurs usines du numéro un mondial du lait entre 2015 et 2020. Selon le media en ligne, « les pratiques du site de Craon (Mayenne) ne semblent pas s’être améliorées après l’affaire de la contamination à la salmonelle de lait infantile en 2017 ». Disclose pointe également la vétusté du site de la Société laitière de Mayenne et « le non-respect de la totalité des procédures de nettoyage », tout comme un le mauvais stockage du lait à la laiterie de Clermont (Oise). Pour Lactalis, « Disclose fait référence à des rapports administratifs vieux de quatre à huit ans (publiés entre 2015 et 2019). Les recommandations ou demandes de l’administration ont fait l’objet de suivi avec les autorités et d’actions correctives, quand cela était nécessaire. Ainsi, les travaux de l’entrepôt de stockage de lait du site de Clermont sont en cours, à la suite de l’obtention du permis de construire, accordé le 24/08/2021 ». Lactalis indique avoir mis en place, en collaboration avec les autorités (direction départementale de la protection des populations et la DGAL), un nouveau plan global de maîtrise sanitaire, étendu à l’ensemble de ses sites de production et sur toutes les catégories de produits avec la multiplication des analyses réalisées par des laboratoires indépendants. Le groupe regrette que Disclose ne fasse pas mention de « bon nombre de rapports des autorités soulignant la bonne gestion de nos sites de fabrication ». Pour le groupe présidé par Emmanuel Besnier, « ces allégations relèvent d’une démarche partisane qui ne reflète en rien la bonne qualité sanitaire de nos produits ».
Adrien Cahuzac