Le premier round des négociations commerciales s’est achevé au 15 janvier dans un climat très tendu pour les PME et ETI. L’Adepale et la Feef ont fait part de menaces de déréférencement de distributeurs sur certains de leurs membres, avec un juste prix qui n’a pas pu être trouvé.
Fin de partie pour les PME et ETI. Depuis le 15 janvier, les industriels de moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires ont terminé leurs négociations avec la grande distribution. Une nouvelle fois, les discussions ont été très tendues entre les parties : d’un côté, les industriels souhaitent passer des hausses de tarifs pour préserver leurs marges et celles des agriculteurs et de l’autre, les distributeurs souhaitant négocier à la baisse pour faire diminuer l’inflation alimentaire. Dans un communiqué du 15 janvier, l’Adepale a fait part de « négociations commerciales qui se sont déroulées dans un climat extrêmement tendu » et constaté « des demandes de baisses de prix déraisonnables et déconnectées des variations de coûts supportées par les entreprises ». L’association souligne que beaucoup de ses adhérents ont « fait l’objet de menaces de déréférencements qui se matérialisent par une modification d’assortiments pour permettre aux distributeurs d’augmenter leurs marges ».
« Le juste prix n’a pas été atteint pour les PME-ETI avec un atterrissage de la négociation entre 0 et -1 et une demande de tarif de 3 % en moyenne », a réagi pour sa part Léonard Prunier, le président de la Feef, le 17 janvier.
Pour lui, « le compte n’y est pas dans ces négociations ! Fort heureusement, PME et ETI ont pu négocier avant les multinationales, grâce à un calendrier différencié en fonction de la taille des entreprises. Sinon, la situation aurait été pire. » Les grands groupes ont jusqu’au 31 janvier pour boucler leurs négociations avec les distributeurs. La Feef rappelle que les coûts de production ont continué d’augmenter en 2023 vs 2022 pour les PME-ETI (matières premières agricoles : + 7,3 %, matières premières industrielles hors énergie : + 8 %, énergie : + 62 %).
De son côté, l’Adepale estime que « les demandes de hausse des tarifs des PME et ETI sont restées modérées (inférieures à 4,5 % pour la très grande majorité) et strictement liées aux variations de coûts des matières premières agricoles et industrielles, de l’énergie ainsi qu’aux hausses des salaires, des services (banques, assurances…), des taux d’intérêt et des coûts de stockage.
Une simplification des négociations attendue
L’Adepale s’inquiète par ailleurs de l’avenir des lois Egalim, « puisque la grande distribution démontre lors de ces négociations une faible sensibilité à la sanctuarisation des matières premières agricoles ». L’association espère que l’arrivée du nouveau gouvernement « sera l’occasion de revoir le formalisme des négociations commerciales et de rendre opérationnelles plusieurs mesures, dont la création d’un fonds public-privé dédié à l’investissement dans les PME et ETI alimentaires ».
Adrien Cahuzac