Afin de financer la décarbonation de la filière, la Coopération laitière rappelle avoir besoin du soutien des pouvoirs publics, mais aussi de celui des consommateurs.
« Nous avons besoin d’être soutenus, pour accompagner les coopératives laitières dans leur transition écologique », a appelé, le 5 septembre, Pascal Le Brun, président de La Coopération laitière. Pour diminuer de 35 % leur empreinte carbone, les coopératives ont évalué leurs besoins d’investissement à 900 millions d’euros d’ici à 2030. Une enveloppe qui monte jusqu’à 3,3 milliards d’euros pour une diminution de l’empreinte carbone de 85 %. « Nous avons besoin de l’appui des pouvoirs publics », indique Pascal Le Brun. La coopération laitière n’attendait que la nomination du Premier ministre et de la formation du nouveau gouvernement pour appeler au soutien. Les coopératives appellent aussi au soutien des consommateurs. « Ils doivent participer au coût de la décarbonation, note Pascal Le Brun. Nous aurions besoin de 2 à 4 % de hausses nécessaires auprès de la distribution, dès les prochaines négociations commerciales ». Objectif : financer le coût de la transition des différents maillons de la filière. « Si l’inflation est de 2 %, il faut suivre. Il ne faut pas répéter les erreurs du passé et repartir sur 10 ans de déflation avant de prendre une vague de hausses d’un coup », ajoute-t-il.
50 % des laiteries pensent à une chaudière biomasse
Aujourd’hui, toutes les coopératives laitières modernisent progressivement leur système de production de froid et électrifient leurs procédés grâce aux pompes à chaleur. La moitié des laiteries ont un projet d’installation de chaudière biomasse. « Le principal frein au développement de ces chaudières réside dans la capacité des régions à fournir des plaquettes de bois pour les alimenter », détaille Christophe Millaud, spécialiste décarbonation de la Coopération laitière.
Point de satisfaction pour les coopératives : la collecte laitière a rebondi de 2,6 points en volume entre juin 2023 et juin 2024, et la baisse du cheptel laitier ralentit sur la même période. « Ces signaux sont encourageants, mais nous restons prudents. Il y a beaucoup d’inquiétudes à cause de l’instabilité politique actuelle », conclut Pascal Le Brun.
Valentin Ragot