Attendu depuis plusieurs mois, le plan de soutien du gouvernement à l’industrie agroalimentaire a été dévoilé lors du Salon de l’agriculture. Il vise notamment à aider les entreprises à se robotiser, gagner en compétitivité et se développer à l’export.
Trop petites, pas assez compétitives, pas assez exportatrices… Les entreprises de la transformation agroalimentaire françaises souffrent depuis plusieurs années d’une dégradation de leur part de marché et de leur compétitivité. Conscients du problème, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et Roland Lescure, ministre chargé de l’Industrie, ont présenté le 3 mars un plan de soutien aux industries alimentaires lors du Salon de l’agriculture. Selon le gouvernement, « ce plan vise à accélérer les transitions (énergétiques, écologiques, environnementales), renforcer la compétitivité et soutenir la création de valeur au cœur de la chaine alimentaire, dans un contexte macroéconomique complexe ».
Il se divise en quatre volets :
- la création d’un fonds d’investissement public / privé dédié à la filière agroalimentaire, avec pour objectif de lever plus de 500 millions d’euros, dont 200 millions d’euros apportés par l’Etat. Il devra participer à la consolidation des filières en accompagnant les PME et ETI et aura une « logique de capital développement pour aider les entreprises dans la construction d'une croissance pérenne et dans l'investissement pour les transitions (numérisation des usines, transition écologique des processus de production, agroécologie, etc.) ».
- la facilitation de l’accès à France 2030, notamment sur les volets « décarbonation » et « robotisation ». « Les entreprises du secteur accusent un retard important en termes de numérisation et de robotisation. Elles sont moins robotisées (60 robots pour 10 000 salariés) que le reste de l’industrie française (132 robots) et sont avant-dernières dans l’Union européenne », affirme le gouvernement.
- le report de charges sociales et fiscales pour les entreprises qui le souhaitent (impôt sur les sociétés, contribution foncière des entreprises, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises…)
- les « Boosters IAA » avec une formation des dirigeants à l’export assurée par Business France, pour soutenir les chefs d’entreprise du secteur dans la conquête de nouveaux marchés.
Dans une interview accordée à nos confrères d’Agra Presse parue le 2 mars, le ministre chargé de l’Industrie, Roland Lescure, avait déclaré craindre « une année noire pour l’agroalimentaire » en 2023. Pour lui, le secteur « souffre d’un déficit structurel de compétitivité » et d’un « trop grand nombre de petites entreprises (…) qui n’ont pas la taille critique pour faire face aux chocs et conquérir des parts de marché à l’export ». Le gouvernement doit « accompagner ce secteur clef de l’économie dans sa transformation (…). C’est un enjeu pour la souveraineté alimentaire du pays et pour l’emploi dans les territoires », a-t-il notamment ajouté.
Adrien Cahuzac