La filière laitière française, pilier de l’agroalimentaire, fait face à de grands enjeux : renouvellement générationnel, attractivité des métiers et innovations pour répondre aux attentes du marché.

La filière laitière française, avec 298 000 emplois directs et indirects, est un pilier de l’économie agroalimentaire. Ce secteur fait face à des défis importants : renouvellement générationnel, attractivité des métiers et adaptation aux attentes croissantes pour des produits à plus forte valeur ajoutée comme les protéines de lait.

La demande mondiale de produits laitiers à haute valeur ajoutée, comme le fromage et les protéines, est en plein essor, offrant des perspectives intéressantes pour la France. Le marché des protéines de lactosérum répond à des besoins nutritionnels variés. Le WPC80, un concentré à 80 %, est particulièrement prisé. En parallèle, le marché mondial du fromage continue de croître, offrant des débouchés prometteurs.

Deuxième producteur de lait de l’UE, la France est bien placée pour répondre à ces marchés prometteurs. Mais elle voit son nombre d’exploitations laitières diminuer, de 120 000 en 2000 à 57 000 aujourd’hui. Le vieillissement des éleveurs pose un défi de taille, près de la moitié a plus de 50 ans. L’approvisionnement en lait peut donc devenir une source d’instabilité pour les transformateurs.

3 000 postes non pourvus chaque année

Autre préoccupation pour les industriels, le manque de main-d’œuvre semble structurel : 15 % des 3 000 CDI proposés chaque année ne sont pas pourvus. Les Écoles nationales d’industries laitières (Enil) qui forment des experts en sécurité alimentaire et innovation technologique, peinent à recruter des apprentis, alors que les débouchés sont là. Cela est essentiellement dû à la perception d’un métier exigeant (travail en milieu froid, horaires décalés) et peu rémunérateur.

Ce décalage se creuse d’autant plus que les entreprises investissent dans des technologies pour améliorer la productivité et la compétitivité. L’automatisation, les robots et les capteurs dédiés à la qualité demandent des compétences pointues en ingénierie, en numérique, et en contrôle produits. Ces compétences sont également recherchées par d’autres secteurs plus attractifs, ce qui réduit la disponibilité pour l’industrie laitière.

Former et communiquer

L’importance de la formation et des possibilités d’évolution sont donc cruciales pour combler ces besoins. Il faut aussi communiquer et promouvoir la diversité des métiers et les perspectives de carrière pour attirer de nouveaux talents et redynamiser l’image du secteur laitier. Par exemple, la filière s’engage à diminuer son empreinte carbone, via le plan « France Terre de Lait ». Cette transition vers une économie durable est susceptible d’attirer les jeunes générations sensibles aux enjeux environnementaux. Il faut le promouvoir.

La filière laitière allie innovation technologique, formation continue et engagement environnemental, mais elle peine à attirer les professionnels dont elle a besoin pour rester compétitive. Outre une revalorisation de certains postes clés, la communication et le partenariat avec les écoles de formation seront fondamentaux pour offrir des carrières attractives aux jeunes talents.

Par Cécile Boulaire et l’équipe Manageria

Cabinet conseil en recrutement dédié à l’agroalimentaire depuis 35 ans, MANAGERIA accompagne les PME, ETI et groupes en France et à l’étranger. Notre équipe a déployé une expertise pointue sur les cadres et dirigeants. Afin d’être présents sur l’ensemble de l’écosystème agri-agro, nous avons créé une alliance avec le cabinet SYNOVIVO dédié au secteur agricole. Pour poursuivre les échanges, contactez Cécile Boulaire, directrice de Manageria : c.boulaire@manageria.fr manageria.fr et synovivo.com