Les cadres n’ont jamais été autant recrutés en France qu’en 2023. Ils représentent désormais 22,5 % de la population active. À quoi devons-nous nous attendre en 2024, au sein du secteur agroalimentaire ?
Près de 337 000 cadres devraient être recrutés en 2024*, tous secteurs confondus. Après un millésime 2023 remarquable (+ 15 %), le secteur industriel fait désormais preuve d'un optimisme prudent pour ses prévisions. Il envisage désormais 4 % d'embauches supplémentaires par rapport à l'an dernier, soit 47 000 embauches. La Banque de France tablant sur une baisse des investissements de 0,4 %, nous pouvons en déduire que le nombre de création de postes, au global, va continuer à baisser cette année et que cette hausse, assez exceptionnelle va ralentir en 2024.
Les secteurs à haute intensité technologique et à fort taux d'encadrement se montrent très actifs dans les recrutements de cadres : la chimie et l'industrie pharmaceutique sont particulièrement dynamiques. L'ensemble énergie, eau, gestion des déchets, au cœur de la transition environnementale, est le mieux orienté avec la plus forte hausse de recrutements envisagée (+ 10 %).
Il existe cependant de fortes disparités en fonction de la taille des entreprises, les grandes structures semblent connaître la baisse la plus significative des recrutements de cadres.
Plus de la moitié des embauches de cadres concerneront cette année encore les métiers de l'IT, de la R&D et du commercial.
Recherche de talents
D'après l'étude Besoin en main-d'œuvre 2024 de France Travail, notre secteur prévoit 86 820 embauches, tous statuts confondus, dont 50 % seront difficiles à réaliser, d'après les employeurs. Confronté à une pyramide des âges induisant de nombreux départs en retraite et un besoin accru de compétences tech-niques et managériales pour assurer les transitions en cours, l'agroalimentaire prévoit, quant à lui, d'augmenter ses effectifs de cadres. On passerait ainsi de 4 000 recrutements en 2023 à 5 350 en 2024.
Ce dynamisme, de bon augure pour notre filière, doit cependant être relativisé. Si les tensions liées au recrutement ont eu tendance à s'adoucir durant l'année 2023, les cadres restent attentistes. La part d'entre eux projetant de changer d'entreprise dans l'année est en dessous du niveau d'il y a un an, à la même période. Parmi les personnes interrogées, 47 % d'entre elles estiment que changer d'emploi dans la période actuelle constitue une prise de risque. Malgré la baisse de l'inflation, le contexte n'est toujours pas perçu comme rassurant. En effet, 64 % des cadres s'inquiètent ainsi pour leur pouvoir d'achat. Ils sont donc logiquement moins nombreux à se déclarer en recherche active d'un nouvel emploi qu'il y a un an. À l'inverse, ils sont davantage à se déclarer « en veille ». Il sera d'autant plus nécessaire de les séduire pour les recruter car cette volatilité est en effet devenue monnaie courante.
À l'échelle du cabinet Manageria, nous pouvons confirmer que les personnes approchées se montrent extrêmement prudentes et sélectives. Nous rencontrons un certain succès lorsque nous présentons une offre, mais les professionnels contactés hésitent fortement à se porter candidats. Nous notons une baisse accrue de la mobilité géographique et des attentes salariales induisant des négociations importantes au moment de la proposition de poste. Afin de sécuriser les missions confiées, nous avons adapté notre méthodologie d'approche directe afin d'intégrer un volume plus important de candidats en démarrage et ainsi préserver notre délai moyen de recrutement. Plus que jamais, réactivité, agilité et pragmatisme sont indispensables de la part des employeurs.
*Association pour l’emploi des cadres – Baromètre 2024 France Travail – Enquête Besoin en main-d’oeuvre, 2024
→ Ce chiffe a baissé par rapport à 2023 mais reste extrêmement élevé.
→ On dénombre moins d’offres de postes à pourvoir pour un nombre stable de candidats à la mobilité.
→ Un quart des entreprises ayant cherché à recruter des cadres ont abandonné au moins un recrutement au cours de l’année.
→ 84 % des entreprises ayant recruté en 2023 ont assoupli leurs critères, essentiellement celui de la rémunération.
Par Cécile Boulaire et l’équipe Manageria
Cabinet conseil en recrutement dédié à l’agroalimentaire depuis 35 ans, MANAGERIA accompagne les PME, ETI et groupes en France et à l’étranger. Notre équipe a déployé une expertise pointue sur les cadres et dirigeants. Afin d’être présents sur l’ensemble de l’écosystème agri-agro, nous avons créé une alliance avec le cabinet SYNOVIVO dédié au secteur agricole. Pour poursuivre les échanges, contactez Cécile Boulaire, directrice de Manageria : c.boulaire@manageria.fr manageria.fr et synovivo.com