L’innovation chez les constructeurs de machines passe notamment par leur implication dans la recherche et le développement de solutions visant à réduire l’impact de la fonction emballage sur l’environnement. Le fabricant de thermoformeuses et d’operculeuses Mecapack a ainsi répondu à l’appel lancé par le Geppia à tous ses adhérents : il est mécène, au même titre que le groupement, de la chaire Emballages 3R (Réduire, Recycler, Réutiliser), lancée pour trois ans à l’Institut Agro de Dijon. La chaire sera inaugurée le 17 décembre.
Elle a pour vocation de partager différents points de vue, de faire un état des lieux des initiatives déjà lancées et d’accélérer l’émergence de nouvelles solutions pour répondre au décret 3R de la loi Agec (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire). Elle s’inscrit dans le parcours des étudiants, notamment ceux qui choisissent la dominante écoconception d’emballages alimentaires en troisième année, et valorise la spécificité de leur profil : une double compétence contenu/contenant.
Pour Benoît Mefort, directeur de l’innovation chez Mecapack, la présence d’un OEM dans cette chaire est naturelle : « les fabricants de machines ont une position centrale, entre les fabricants de matériaux d’emballage, les metteurs sur le marché et les consommateurs. Ils ont la capacité d’agir pour accélérer la mise sur le marché des innovations. Nous sommes, par exemple, régulièrement sollicités par des fabricants de films pour tester de nouvelles références ; c’est une base d’expérience que nous pouvons mettre à disposition pour orienter la recherche. »
Le département recherche de l’Institut Agro de Dijon dispose également de moyens intéressants dans le cadre du travail sur la réduction et la recyclabilité des emballages en plastique : « le plastique ne peut pas disparaître du jour au lendemain ; nous avons déjà beaucoup travaillé sur la réduction des épaisseurs, maintenant nous devons avancer sur des solutions en monomatériau. Je pense que sur ce sujet, les compétences en matière d’interaction contenant/contenu de l’Institut seront fort utiles », précise Benoît Mefort.
Participer à cette chaire est une suite logique pour les constructeurs de machines, qui se sont bien sûr déjà emparés du sujet emballage durable à titre individuel, ainsi que dans les collectifs qui les rassemblent. Ils ont notamment joué le jeu de l’innovation collaborative, dans le cadre des deux premières éditions du Packathon, organisées par le Geppia. « Il n’y a pas un projet d’innovation dans lequel nous sommes lancés qui n’implique pas un consortium de compétences. C’est l’opportunité de faire bouger les lignes collectivement. Et cela veut dire aussi bien s’ouvrir à de nouveaux interlocuteurs comme les pôles de compétitivité que de collaborer avec nos confrères », souligne Benoît Mefort.
De fait, les lignes commencent à bouger dans l’agroalimentaire B to B. L’article 28 de la loi Egalim , entrant en vigueur le 1 er janvier 2025, a poussé au développement de solutions d’operculage de contenants rigides réemployables, de barquettes plastiques réutilisables et réoperculables, mais aussi de machines permettant d’automatiser le remplissage de bacs inox avec couvercles et cerclage papier.
Pour continuer sur cette lancée, Benoît Mefort pense également utile de travailler sur des ACV (analyses de cycle de vie) neutres et directement comparables, afin, dit-il « de pouvoir définir objectivement quelle solution est la plus vertueuse dans chaque contexte de production/livraison/utilisation/réutilisation ou fin de vie. » Une idée que nous ne manquerons pas de suivre en 2025.