L’autorité européenne des sécurité des aliments livre de nouvelles conclusions sur la dangerosité du Bisphenol A présent dans certains emballages de l’Union européenne.
L’agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu le 19 avril les conclusions d’une nouvelle évaluation des risques liés à l’exposition alimentaire du Bisphénol A (BPA). L’organisme conclut que celui-ci constitue bel et bien un problème sanitaire pour les consommateurs. Le BPA est une substance chimique principalement utilisée en association avec d’autres substances pour la fabrication de certains plastiques et résines. Ces dernières se retrouvent notamment à l’intérieur de certaines boîtes de conserve. Identifié depuis 2017 comme un perturbateur endocrinien par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), il manquait une évaluation large des risques sanitaires. Ce sujet a été tiré depuis 2012 par la France, qui a très tôt interdit l’usage de cette substance notamment dans les biberons.
Un risque d’inflammation pulmonaire
Sur la base de toutes les nouvelles preuves scientifiques (près de 800 nouvelles études depuis janvier 2013), les experts de l’EFSA ont observé une augmentation du « pourcentage d’un certain type de globules blancs, appelés T helper, dans la rate. Leur augmentation pourrait conduire au développement d’une inflammation pulmonaire allergique et de troubles auto-immuns », pointent les scientifiques. Ils soulignent également des effets « potentiellement nocifs sur les systèmes reproducteur, développemental et métabolique ».
Par rapport à la précédente évaluation de 2015, le groupe d’experts de l’Efsa a considérablement abaissé la dose journalière tolérable (DJT) pour le BPA, c’est-à-dire la quantité qui peut être ingérée quotidiennement tout au long de la vie sans présenter de risque appréciable pour la santé. Les scientifiques de l’Efsa ont établi une DJT de 0,2 nanogramme (0,2 milliardième de gramme) par kilogramme de poids corporel par jour, remplaçant la limite temporaire précédente de 4 microgrammes (4 millionièmes de gramme) par kilogramme de poids corporel par jour. La nouvelle DJT est donc environ 20 000 fois moins élevée que la précédente.
La Commission européennes devrait prochainement traduire ces nouvelles connaissances dans les règlements de l’UE et fixer les quantités limites de substances chimiques susceptibles de migrer des emballages alimentaires vers les aliments.
Alexandre Couto